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Les 24h d’Olhain ou trois solos pour un CR en duo

Entre début janvier et ce mois d’avril naissant, l’effectif des participants aux 24h d’Olhain, chez les Raidars, est  passé de 5 à 3 pour la version allégée. En prenant l’option acide gras saturé, le 1er week-end du 4ème mois de l’année civile 2019 comptait 5 Raidars, puis 4 (PTR se préservant pour une épreuve plus lointaine),  puis 3 (Saint-Roger ayant laissé tomber Chocobob dans les bois d’Hannogne suite à son infidélité avec Saint-Martin), puis 2  (un germe pathogène s’étant introduit sournoisement dans le corps d’athlète de notre président et ayant laissé ce dernier sans roulage durant 3 semaines), puis 1 (Cacal s’étant exercé au triple salto avant  avec réception mâchoire sur le radiateur), puis 2 (les côtes de notre Cacal à nouveau opérationnelles) puis 2,5 (ChocoBob autorisé à remonter sur le bike 15 jours avant Ohlain mais ne serait-ce pas être un grand malade que de se lancer dans un 24H solo sans préparation ?) et finalement 3 (Choco acceptant d’endosser le rôle du grand malade sous les perverses menaces de votre porteur de plume). Et c’est ainsi que l’histoire commence pour Cacal, Choco et moi à la date fatidique du 6 avril. Elle se finira avec un Cacal et un Choco dans le même plumard, et un Choco sous ma couette sans toutefois que je me sois transféré dans le lit de Pascal ou rester dans le mien. Vous ne comprenez plus rien ? Logique Choco a dû passer par là.

Coté logistique :

Bilan d’avant course :

Choco se présente au point de retrait des dossards. « Heu ..? Désolé vous n’êtes pas sur la liste ». GSM connecté sur la page des 24H apporte la preuve de  l’inverse. S’en suit des « je ne peux rien faire » et des « oui je vous crois mais c’est machin de chez Prolive qui peut mais il n’est pas là revenez plus tard ». Bref après plusieurs aller-retours le charmant Bad boys livre la plaque à la tonnelle. Choco a tellement stressé qu’il a bouffé l’énergie de 4 tours de circuit.

Le briefing est à 13h où l’on ne nous annonce rien de nouveau. Par contre, on découvre des points gênants :

L’impatience gagne les raidars et la trotteuse de l’horloge n’a pas prévu de tourner comme un moulin. Il va falloir que l’heure avance pourtant ! Les nerfs commencent à craquer. Choco commence à faire chanter le pied d’atelier de Cacal et les esprits de nos sangliers ont envie d’en découdre maintenant !

13h45, environ 70 équipes (dont 19 en solo) sont en ligne pour un départ à la « 24h du mans » . 

14h ! Coup de trompette ! La course est lancée !

Nos 3 raidars partent tranquillement en toute fin de peloton (1 seul participant part derrière eux…..) pour ce premier tour. Il faut avouer que seul Cacal a fait rapidement une reconnaissance du parcours il y a quelques minutes…. Les 2 autres sont arrivés un peu trop à l’arrache.

Ainsi ils découvrent un parcours comme suit : (environ 6,5km et 110D+)

Cacal se laisse porté par son élan en partant devant

A ce moment du parcours, les descentes ont profité à Cyril et Choco profite de la montée sur bitume pour revenir sur son compère.

Ainsi, nos valeureux raidars sont lancés sur un parcours plutôt sympathique et varié avec que peu de passages pour le repos.

24h d’Olhain, c’est parti pour l’aventure, c’est ici, et c’est maintenant !

Premier tour bouclé pour Choco et Cyril, passage devant le stand, Cacal a accroché sa monture sur le pied d’atelier qui ne chante plus. Un bruit anormal le tracasse. Il faut dire que les machines sont énormément secouées sur le parcours. (Il s’avère que le bruit provient certainement d’une batterie instable sur son support. Plus de peur que de mal).

Les tours peuvent s’enchaîner dorénavant.

Quand l’un fait des efforts pour revenir dans les montées que ses mollets et cuisses affectionnent, l’autre ne lâche pas trop d’énergie et prend beaucoup d’avance dans les descentes. Les raidars vont donc rouler en solo (ah oui… c’était le thème de départ en fait….).Notre vice-président laisse Cyril partir devant alors que les compteurs affichent une vitesse moyenne d’environ 18 km/h. Le rythme reste soutenu sur les premières heures.

Notre Cacal semble pas mal embêté par la mécanique et va enchaîner les arrêts au stand. A chaque relance, il rejoins nos deux autres raidars et prend des nouvelles à chaque dépassement. Quelques mots d’encouragements appréciables, quelques mètres parcourus ensemble, et c’est la moral de tout le monde qui reste au vert. Merci pour ton soutien Cacal !!!

Suivant sa stratégie, Choco fait une pause tous les 4 tours. Séance remplissage de camelbak, crémage du fondement pour éviter que l’assise se ne transforme pas en centrale nucléaire comme à Cergy. Contrairement à la prévision de départ, un repos de 15 minutes dans la chaise longue sera impossible. En effet, le froid lui fait modifier rapidement le plan de ces temps morts et le poussera à reprendre le parcours plus vite que prévu.

Pour Cyril, il gère l’inconnu plutôt bien. A se lancer sans savoir, les plans d’actions se construisent au fur et à mesure. Avec une cible d’arrêt au stand tous les 4 tours pour ravitaillement, il s’avère que les 2 gourdasses embarquées se vident plus lentement que prévu. Ainsi, son effort est lancé pour une pause toutes les 2h finalement. 

La première grande pause de nos courageux est appelée par un plat de « nouilles ». Il est 20h. Le repas est donné dans une grande salle commune et la bouffe est bonne, comme y disent. Un bol de bière, une pomme pour ceux qui veulent, une heure se passe avant qu’ils remontent sur les vélos, loupiotes posées sur cadres et têtes pour combattre l’obscurité. 

Avant de tourner de nouveau les pédales, un point est fait sur les réseaux sociaux. On peut déjà remercier l’ensemble des soutiens qui ont été reçu. Un soutien exceptionnel ! Des encouragements tout au long du parcours et des heures qui ont passé. Vous n’imaginez pas à quel point ces petites attentions ont fait disparaître l’acide lactique.
UN GRAND MERCI DE NOS 3 RAIDARS A VOUS TOUS !!!!

Pour le classement, il n’y a d’objectifs chez aucun de nos valeureux guerriers. Heureusement d’ailleurs….l’organisation ne nous a pas aidé de ce côté ! Pas d’annonce à chaque passage, pas d’écran visible depuis le parcours, bref, tu roules, et tu regarderas plus tard où tu en es au classement sur ton smartphone.

Il est alors 23h quand Cacal doit se résoudre à rejoindre la position du lotus couché… En effet, le courage ne lui manque pas, les jambes sont bien là, mais il lui commence à être difficile de lire le terrain. La sagesse lui indique donc le chemin du repos. 

Cyril clos son tour avec une curieuse sensation de molle cuisse. Rien ne sert de courir, il reste 14h30 devant eux, autant ne pas croquer toutes les réserves et viser un démarrage au plus tôt. Ainsi il dépose les armes et sa 7 ème place au général pour rejoindre le saint Cacal dans le camping car. (120km et 2000D+ s’affichent pour lui, il a une petite pensée pour son parrain en pensant à ses 113km qui sont donc dépassés… note perso)

Choco ne tarde pas à terminer également son enchainement de 4 tours. Son objectif de rouler jusque 1h du matin ne sera pas atteint lorsqu’il voit, dépité, les deux bécanes de ses acolytes au repos sous la tonnelle du RAID…. Il dépose donc le matos à son tour pour rejoindre le coin sommeil.

Le partage des couchages se fait rapidement.

Cyril prend le lit du bas, et les deux anciens….euh…. Les deux très expérimentés, suivent la hiérarchie en se positionnant à l’étage.

Nous passerons l’épisode où l’un dit à l’autre d’écarter…. (Quoi, on ne le saura jamais….et on ne le préfère pas d’ailleurs…..). Un point rapide sur les débuts de leurs performances les encourage à donner encore un peu plus le lendemain.

Le jeunot programme un réveil à 3h… Nos trois sportifs reposent enfin leurs tensions et leurs esprits.

Il est 3h ! Ah non ! Il est 3h20….. le réveil de Cyril n’a pas fonctionné….. Choco descend pour trinquer avec Water Closet ce qui va servir de réveil finalement. Le choix est tout de suite donné pour une relance de la course.

Cyril est le premier dehors, et profite de la vue d’une étoile filante pour se motiver et envisager une belle 2ème moitié de course. Choco suit de près, c’est parti pour la fin de nuit. Enfin presque ! Le suiveur a oublié de se crémer le fondement impérial, de chausser ses Shimanos avant de s’apercevoir que ses gants tiennet chaud au camping-car. Un 1er retour instantané au stand, puis un 2ème, puis un 3ème donc, ponctués de « ce n’est pas possible d’être aussi con ! ».

Les bons présages de l’étoile filante se montrent rapidement. Après avoir repris plusieurs autres solos dans la première partie de son tour, c’est juste avant la saloperie qu’une première crevaison stop Cyril. La réparation sur place ne fonctionne pas et le pousse donc à terminer les 2,2 km restants en courant à côté du vélo… Super comme présage !

Il change sa chambre à air puis enchaîne encore un tour avec une crevaison lente et donc un nouvel arrêt au stand. Il répare et subit une nouvelle (mais cette fois double) crevaison après 900m de parcours. Décidément, l’effet de l’étoile s’estompe drôlement en moins de trois tours pour lui !!! Il répare à la frontale et se remet en chemin. Malheureusement, sur trois tours et avec les 3 incidents, une bonne heure de roulage est perdue. Mais un raidar n’abandonne pas. C’est reparti de plus belle, et de 10ème à son réveil, il pointe 9 ème au levé du jour avec déjà 160km et 2700D+ au compteur. 

Choco, après 4 tours, préfère ne pas risquer l’incident et regagne le duvet. En effet, le temps de traitement de l’information s’allonge. Lorsqu’une pierre ou une racine est détectée par ses capteurs oculaires le coup de cintre est donné une fois l’obstacle passé. De plus, son poignet meurtri en début d’année et malmené par toutes ces secousses dues aux empreintes de sabots de chevaux, n’aide pas dans la précision des trajectoires.

(Ce qui se passe alors dans le camping-car restera un secret gardé par une porte close et deux adultes consentants : surtout qu’il n’y a rien de croustillant à conter)

Leur « repos » terminé, tous deux vont profiter du petit déjeuner prévu par l’organisation. Autant ils ne sont pas bons en animation, autant en bouffe, ils maîtrisent leur affaire. C’est la fin de la fenêtre ouverte pour se restaurer et ils ont la possibilité de faire bombance avec jus de fruit, viennoiseries, boissons chaudes, yaourts, charcuterie.

Ils rejoignent ensuite le troisième larron sur les sentiers d’Olhain. Le dit larron en profite pour s’octroyer une 4ème crevaison, courir 1km jusqu’au stand pour réparer et perdre ainsi 30 minutes. Il en profite, au passage, pour insulter le lobby de la rustine et surtout la vacherie d’étoile filante !

Après la rosée du matin, tout le monde attend que le soleil viennent se joindre à la fête. A sa place, la brume se fait plus grande encore. Sortie de bois, à l’endroit du départ (car ce n’est toujours pas l’arrivée hein), la route est mouchetée de quelques goutes. Ça explique les sons relevés dans la forêt. Il semble que la pluie veuille s’inviter à la fête pour donner un peu d’exotisme à cette course.

Il doit être 8h30 lorsque les seaux d’eau commencent à tomber (ou plus exactement le contenu des seaux d’eau) … peut être plus tard… les esprits ne semblent plus réfléchir comme à l’accoutumé. La pluie donne au sol un effet non pas papillon mais savonneux…. Cacal termine son tour et annonce qu’il pose le vélo. Il vient de prendre une pelle dans les derniers virages du parcours. Choco décide de ne pas risquer de perdre le bénéfices de 2 mois de convalescence et pose également sa monture ; s’il a l’autorisation de son médecin pour remonter sur le Pivot, il a aussi l’injonction du signataire du serment d’Hyppocrate de ne pas s’échouer sur son poignet et son genou. La sirène de l’ambulance retentit régulièrement. La mort dans l’âme il lui est nécessaire de reconnecter les neurones et de se rapprocher de la sagesse ; Choco doit accepter l’idée  que les 24H sont finis pour lui. Cyril confirmera la validité de ce choix peu de temps plus tard.

Cyril doit maintenant faire des arrêts au stand à chaque gourde (le deuxième porte gourde à abdiquer sous les nombreux chocs du terrain accidenté). Ainsi, il profite à chaque tour du soutien de ses deux équipiers.

Il est 11h30 et deux belles pelles avec roulades dans la boue lorsque notre dernier intrépide se pose la question de s’avouer vaincu ou non contre une pluie incessante et un terrain devenu très dangereux. Certaines montées se montent en vélo si l’on ne réfléchit pas (ça, il sait faire), les descentes sont devenues folles (pourquoi pas), le kilo de boue que l’on ingurgite à chaque gorgée de la gourde n’est pas de bon gout (en plus, il y a des morceaux), c’est à ce moment que le stand d’en face indique que l’organisation se pose la question d’arrêter la course ou non…. 

L’annonce est faite, la course sera arrêtée à 12h30 pour éviter plus de casse (déjà une clavicule cassée partie en livraison par les pompiers). Un point rapide sur le classement, Cacal et Choco annoncent une 8 ème place pour Cyril. 1 tour de retard sur le 7ème, 2 tours de retard sur le 6ème…… Il reste moins d’une heure de course.

La boue aux lèvres, et le derrière tout croteux, c’est un raidar combatif qui s’élance dans la dernière « ligne droite ». Il y a des marches à gravir !

Ce sont deux derniers tours qui vont être bouclés pour terminer à 12h39 sur l’attendue ligne d’arrivée ! 

Avant le rangement et le retour dans nos Ardennes, un rapide bilan extra positif est réalisé :

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